Quelle qualité de gants médicaux avez-vous choisie ?


Les références de gants à usage unique sont très nombreuses sur le marché.
Pour le praticien, la taille et le prix des gants ne sont pas les seuls critères de choix. Le matériau, le poudrage et la solidité sont aussi à prendre en compte.

 

gants_bandeau.jpg

 

Les gants médicaux à usage unique peuvent être de différentes tailles et longueurs de manchettes, de matériau et d’épaisseur variables, stériles ou non stériles, poudrés ou non poudrés.
Utilisés comme gants d’examen ou de chirurgie, ils sont commercialisés depuis la fin du 19ème siècle. Aujourd’hui, leur fabrication est normée. Elle relève de la directive Européenne 93/42/CEE (modifiée par la directive 2007/47/CEE) relative aux dispositifs médicaux.

Leurs propriétés varient fortement selon le matériau dans lequel ils sont fabriqués. C’est le premier critère de choix. Les plus courants sont, par ordre d’intérêt croissant en médecine vétérinaire : le polyéthylène, le vinyle, le latex, le néoprène et le nitrile. 

Les gants en polyéthylène sont les seuls fabriqués par soudage de deux films. Non stériles, ils proposent peu de résistance et d’élasticité, ce qui limite leur intérêt. Il se restreint aux examens simples et aux interventions d’hygiène et de nettoyage.

Le vinyle (PVC) offre une faible sensibilité tactile et, surtout, quasiment aucune barrière contre les germes. Peu coûteux, non stérile, il n’est utilisable que pour la consultation et l’examen. Ce matériau tend à disparaître du marché vétérinaire.

 

Latex ou nitrile

 

Le latex est un caoutchouc naturel. Il permet de conserver une excellente sensibilité dans les doigts et offre une bonne résistance à la traction. C’est le type de gant le plus commercialisé à ce jour. Il est utilisable pour les examens, en présentation non stérile, et en chirurgie sous présentation stérile. Son principal défaut est le risque allergique.

Certains praticiens sont sensibles aux protéines du latex. Un urticaire peut se déclencher dans les minutes qui suivent l’enfilage des gants, ou un eczéma, après 24 heures d’utilisation. Pour les personnes allergiques au latex, la solution de rechange classique est le néoprène,
avec un inconvénient. Il est très onéreux. 

Le nitrile est un caoutchouc synthétique. Ses propriétés mécaniques sont proches de celles du latex, même s’il est légèrement
moins confortable. Il offre une résistance à l’étirement très importante et une sensibilité de plus en plus proche de celle du latex
sur les modèles récents. C’est donc une excellente alternative dont le prix est devenu compétitif, tant pour la clinique que pour
la chirurgie.

 

Poudrage ou chloration

 

Le poudrage avec de l’amidon de mais facilite l’enfilage et le retrait des gants en latex. Il est néanmoins de plus en plus décrié. La
poudre dessèche la peau des mains. Associée à la transpiration, elle crée des granules inconfortables pour le praticien. En outre, les protéines du latex se fixent sur les particules de poudre et augmentent le risque allergique. 

L’alternative proposée par les fabricants est la chloration (ou chlorination en franglais) de la surface interne. Ce traitement chimique, mis au point en 1983, rend la surface du latex plus lisse, moins collante et moins allergisante. La facilité d’enfilage et de retrait des gants est alors similaire aux gants poudrés.

 

Perforations et ruptures

 

gants_article.jpgMalgré la qualité des gants médicaux proposés aujourd’hui, les cas de perforation ou de rupture sont encore fréquents et très sous-estimés. Les perforations, en particulier, se produisent souvent à l’insu du praticien. De très petite taille, elles ne se révèlent qu’au retrait des gants, quand ils sont étirés.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, une étude a montré qu’une rupture d’étanchéité des gants se produit lors de 12 à 17% des utilisations. Le risque augmente fortement si le port des gants est prolongé au-delà de 3 heures. Par ailleurs, la chirurgie orthopédique présente plus de risque que la chirurgie digestive.

Il est donc recommandé, en cas d’usage prolongé, de prévoir de changer de gants au moins une fois par heure. Le double gantage réduit également de plus de 70% le risque de perforation du gant interne.

Pour plus de sécurité encore, certains fabricants proposent aujourd’hui des gants avec un dispositif indicateur de perforation (coloration du gant).

 

Quoi qu’il en soit, le port de gants ne doit pas occulter le lavage préalable des mains pour réduire les risques d’infection. Choisir un gant c’est utiliser le gant adapté à l’usage (examen ou chirurgie), offrant le meilleur compromis matériau, sensibilité, sécurité et confort.

En chirurgie, le choix de manchettes plus longues assure une meilleure protection. Elle permet d’ancrer la manchette du gant sur la manche et le gousset du sarau. La tendance est également à l’abandon des gants en latex poudrés au profit de gants non poudrés ou en caoutchouc synthétique, pour prévenir les allergies.


Jean-Luc Gouret
Directeur matériel et imagerie médicale

NOS SERVICES :

Partager :